Principe ailleurs en linguistique

En linguistique, le Principe ailleurs est la proposition selon laquelle l'application d'une règle ou d'une opération spécifique prime sur l'application d'une règle plus générale. Aussi connu sous le nom de Principe de sous-ensemble, le Condition ailleurs, et le Principe paninien.

Le linguiste américain Stephen R. Anderson souligne que le principe ailleurs est "invoqué par [Stephen R.] Anderson (1969), [Paul] Kiparsky (1973), [Mark] Aronoff (1976), Anderson (1986), [Arnold M .] Zwicky (1986), etc., avec des antécédents remontant à [le grammairien sanscrit du IVe siècle avant JC] Pāṇini, [le linguiste allemand du XIXe siècle] Hermann Paul, et probablement d'autres "(Morphologie a-morphique, 1992).

Exemples et observations

"[L] e cas de base de la concurrence en morphologie peut être caractérisé par la Principe ailleurs: une forme plus spécifique est préférée à une forme plus générale où les deux sont en principe grammaticales. Par définition, les concurrents sont les formes qui peuvent être utilisées pour exprimer les mêmes concepts. Il est donc possible que des structures concurrentes soient générées dans différents composants, en particulier la morphologie et la syntaxe.

"Un exemple bien connu implique l'affixe comparatif anglais -euh, qui doit s'attacher à des adjectifs courts (au maximum bisyllabiques)… Ce morphème est en concurrence avec le modificateur syntaxique plus, qui peut en principe s'attacher aux adjectifs courts et longs, et est donc la forme la plus générale. Dans le contexte des adjectifs courts, le principe d’ailleurs indique que -euh blocs plus… (Nous ajoutons (19e) pour montrer que dans les cas où le principe ailleurs ne s'applique pas plus peut en effet modifier des adjectifs courts.)

(19a) Plus grand
(19b) * Intelligenter
(19c) * Plus gros
(19d) Plus intelligent
(19e) Plus grand signifie «plus grand»

Cette application classique du Principe Ailleurs démontre qu'un complexe morphologique peut être en concurrence avec une phrase syntaxique…
"Il ne semble pas exagéré de dire qu'un des phénomènes fondamentaux de la morphologie, et peut-être de la grammaire en général, est qu'une forme peut rivaliser avec, et donc bloquer, d'autres. Les cas classiques d'une telle compétition impliquent une morphologie flexionnelle telle que régulée par le principe ailleurs […] [N] ous avons fait valoir qu'il existe de nombreux autres exemples de concurrence, qui diffèrent du cas classique en termes de nature des candidats et des restrictions de sélection. "

(Peter Ackema et Ad Neeleman, «Word-Formation in Optimality Theory». Manuel de formation des mots, éd. par Pavol Štekauer et Rochelle Lieber. Springer, 2005

Règles de mappage

"Une règle de mappage idiosyncratique n'a pas besoin de mentionner un seul terminal morpho-syntaxique; elle peut également s'appliquer à des combinaisons de matériel (morpho-) syntaxique. Par exemple, à côté des règles de mappage qui associent TOOTH avec / tooth / et PLURAL avec / z / , il existe une règle de mappage qui relie [DENT PLURIEL] à [/ dents /]. Cette règle peut être formulée comme suit, où P (X) représente la réalisation phonologique d'une entité syntaxique X:

Si PLURAL sélectionne (une catégorie dirigée par) DENT,
alors P (DENT, PLURAL) = / dents /

Comme cette règle de mappage est plus spécifique que celle qui ne mentionne que PLURAL, le principe ailleurs déclare que ce dernier est bloqué là où le premier peut demander, excluant * [/ tooth / / z /]. Notez que cela ne signifie pas que le lexique contient plusieurs morphèmes morpho-syntaxiques qui représentent la pluralité (il n'y a qu'un seul affixe pluriel). "

(Peter Ackema et Ad Neeleman, Sélection morphologique et modularité représentationnelle. " Annuaire de morphologie 2001, éd. par Geert Booij et Jaap van Marle. Kluwer, 2002)

Illustration et qualification

"Deux éléments sont importants dans Principe ailleurs. Premièrement, il inactive les règles dans des cas particuliers en tant que propriété du système de règles dans son ensemble. Deuxièmement, il le fait en vertu d'une relation logique entre les règles: implication entre les conditions d'application. La règle désactivée par une deuxième règle s'appliquant au même cas s'applique à tous les cas auxquels s'applique la deuxième règle..
"Le pluriel anglais est formé en ajoutant un morphème -s au bout d'une tige. Un certain nombre de mots ont des pluriels spéciaux, tels que OIE, qui a le pluriel oies. L'existence du pluriel non régulier (un reste d'un pluriel plus ancien; formation au moyen d'un changement de voyelle) exclut la forme régulière *oies.
"La règle qui attribue oies a la condition d'application tige = OIE, qui est plus spécifique que la condition d'application tige = X4 pour la formation plurielle régulière. Il s'ensuit que le Principe Ailleurs que la règle régulière de la formation plurielle ne s'applique pas aux OIE.
"Il y a une mise en garde importante avec le principe ailleurs: il ne mène pas toujours à la bonne conclusion. Il est parfois possible que la forme irrégulière coexiste avec la forme régulière, et parfois il n'y a ni forme irrégulière ni forme régulière. Dans ces Dans certains cas, le principe Ailleurs prédirait respectivement l'absence d'une forme régulière ou la présence d'une forme régulière, prévisions qui ne sont pas confirmées par les faits. Il s'ensuit que dans ces cas, une autre explication doit être recherchée. "

(Henk Zeevat, «Blocage idiomatique et principe ailleurs». Idiomes: perspectives structurelles et psychologiques, éd. par Martin Everaert et al. Lawrence Erlbaum, 1995)

Lectures complémentaires

  • Grammaire
  • Morphologie
  • Phonologie
  • Règles de l'anglais
  • Syntaxe