Euphuisme (style prose)

Euphuisme est un style de prose à motifs élaborés, caractérisé en particulier par l'utilisation extensive de comparaisons et de métaphores, le parallélisme, l'allitération et l'antithèse. Adjectif: euphuiste. Aussi appelé Asianisme et aureate diction.

"L'euphuisme concerne une expansion infinie", explique Katharine Wilson. "Une seule pensée peut engendrer des analogies, des anecdotes, des choix intellectuels et des pages imprimées" ("'Turne Your Library to a Wardrope': John Lyly and Euphuism" in The Oxford Handbook of English Prose 1500-1640, 2013).
Le terme euphuisme (du grec, "grandir, faire naître") est dérivé du nom du héros dans la fleur ornée de John Lyly Euphues, l'anatomie de l'esprit (1579).
L'euphuisme n'est pas lié à l'euphémisme, un terme plus courant.

Commentaire

  • "Les couleurs les plus fraîches se fanent le plus tôt, le rasoir le plus jeune se tourne le plus vite, le tissu le plus fin est mangé le plus tôt avec les papillons de nuit, et le cambric plus tôt taché que la toile grossière: qui apparaissait bien dans cet Euphues, dont l'esprit, comme la cire, apte à recevoir toute impression, et porter la tête de sa propre main, soit pour utiliser la rêne ou l'éperon, dédaignant l'avocat, quittant son pays, détestant sa vieille connaissance, pensé soit par esprit pour obtenir une conquête, soit par honte de supporter un conflit qui, préférant la fantaisie devant les amis et son humour actuel avant l'honneur à venir, jeta raison dans l'eau, étant trop salé à son goût, et suivit une affection débridée, des plus agréables pour sa dent. " (John Lyly, de Euphues, 1579)
  • "Rien ne décourageait le refus catégorique de différentes divines, dont la modeste marche a été interrompue par leur affirmation audacieuse de droits répugnants, ils ont continué, tandis que des rires de rage cachée et de défaite ont éclaté sur leurs visages de poupées, pour mourir en accostant certains des critiques à l'allure rustique, qui, tentés par leur twang poli, leurs avances sérieuses, leurs pitoyables supplications, cédèrent, dans leur ignorance des voies d'une grande ville, à leurs offres brillantes, et accompagnèrent, avec une légère hésitation, ces coquilles artificielles de l'immoralité dans leurs maisons de ruine, de dégradation et de honte. " (Amanda McKittrick Ros, Delina Delaney, 1898)

Euphuisme et rhétorique

"Les historiens nous disent que Euphuisme est plus ancienne que Euphues, mais ils n'ont pas remarqué que l'étude anglaise de la rhétorique fournit une bien meilleure indication de son origine que les influences imaginées de l'Italie et de l'Espagne… Maintenant, la recette, pour ainsi dire, de l'euphuisme est à trouver dans L'Arte de Rhétorique [1553]. Nous ne prétendons pas par là que le livre de [Thomas] Wilson a enseigné à Lyly son secret; seulement que c'est grâce à l'étude à la mode de la rhétorique dans les coteries littéraires de l'époque que cette manière d'écrire a évolué. Les exemples de ce que l'on entend abondent dans ce livre. "

(G.H. Mair, introduction à Arte de rhétorique de Wilson. Oxford à la Clarendon Press, 1909)

Euphuisme et schémas de persuasion tacite

"Le locus classicus pour les modèles de persuasion tacites dont nous avons discuté est un court roman élisabéthain linguistiquement lunatique, John Lyly Euphues… Le livre consiste principalement en discours moralisateurs, formulés dans un style si plein d'antithèse, d'isocolon, de climax et d'allitération qu'il en vient à être sur schémas de persuasion tacite…
"[Un] lecteur de Lyly est tellement conditionné aux antithèses qu'il commence à les faire à la moindre suggestion. Le chiasme ainsi que le double-isocolon est devenu un façon de percevoir
"[Lyly] n'avait rien de nouveau à dire. Dans son monde moral, il ne restait plus rien à dire. Comment faire éclabousser, alors? Vous laissez les schémas de persuasion tacites générer le sens pour vous. Vous retrouver sans rien à dire , vous vous livrez méthodiquement dans les bras du hasard. Euphues, quelle que soit l'aide qu'elle puisse apporter aux fils prodigues, elle devient un modèle de persuasion tacite…
«Nous voyons mieux illustré ici que dans tout autre style de prose dont je sais que la forme de contre-pression exerce sur la pensée. Vernon Lee, un étudiant aigu du style anglais, a appelé la syntaxe« le casting laissé par de longs actes de pensée répétés ». Lyly tenait cette observation sur sa tête, la «pensée» devenant le casting laissé par des schémas de persuasion tacites infiniment répétés. »

(Richard A. Lanham, Analyser la prose, 2e éd. Continuum, 2003)