La guerre civile libanaise a eu lieu de 1975 à 1990 et a coûté la vie à quelque 200 000 personnes, ce qui a laissé le Liban en ruines.
13 avril 1975: Des hommes armés tentent d'assassiner le chef maronite chrétien phalangiste Pierre Gemayel alors qu'il quitte l'église ce dimanche. En représailles, des hommes armés phalangistes tendent une embuscade à un car de Palestiniens, pour la plupart des civils, tuant 27 passagers. Des affrontements d'une semaine entre les forces palestiniennes et musulmanes et les phalangistes s'ensuivent, marquant le début de la guerre civile au Liban depuis 15 ans.
Juin 1976: quelque 30 000 soldats syriens entrent au Liban, apparemment pour rétablir la paix. L'intervention de la Syrie arrête de vastes gains militaires contre les chrétiens par les forces palestino-musulmanes. L'invasion est, en fait, la tentative de la Syrie de revendiquer le Liban, qu'elle n'a jamais reconnue lorsque le Liban a obtenu son indépendance de la France en 1943.
Octobre 1976: des troupes égyptiennes, saoudiennes et arabes en petit nombre rejoignent la force syrienne à la suite d'un sommet de paix négocié au Caire. La soi-disant force de dissuasion arabe serait de courte durée.
11 mars 1978: des commandos palestiniens attaquent un kibboutz israélien entre Haïfa et Tel Aviv, puis détournent un bus. Les forces israéliennes répondent. À la fin de la bataille, 37 Israéliens et neuf Palestiniens ont été tués.
14 mars 1978: quelque 25 000 soldats israéliens ont franchi la frontière libanaise dans le cadre de l'opération Litani, du nom du fleuve Litani qui traverse le sud du Liban, à moins de 30 kilomètres de la frontière israélienne. L'invasion vise à anéantir la structure de l'Organisation de libération de la Palestine au Sud-Liban. L'opération échoue.
19 mars 1978: Le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 425, parrainée par les États-Unis, appelant Israël à se retirer du Sud-Liban et aux Nations Unies à créer une force de maintien de la paix de 4000 hommes au Sud-Liban. Cette force est appelée Force intérimaire des Nations Unies au Liban. Son mandat initial était de six mois. La force est toujours au Liban aujourd'hui.
13 juin 1978: Israël se retire, pour la plupart, des territoires occupés, remettant l'autorité à la force séparatiste de l'armée libanaise du major Saad Haddad, qui étend ses opérations au Sud-Liban, agissant en tant qu'allié israélien.
1er juillet 1978: la Syrie braque ses armes sur les chrétiens du Liban, martelant les régions chrétiennes du Liban dans les pires combats depuis deux ans.
Septembre 1978: le président américain Jimmy Carter négocie les accords de Camp David entre Israël et l'Égypte, la première paix arabo-israélienne. Les Palestiniens du Liban jurent d'intensifier leurs attaques contre Israël.
6 juin 1982: Israël envahit à nouveau le Liban. Le général Ariel Sharon dirige l'attaque. Cette campagne de deux mois conduit l'armée israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth. La Croix-Rouge estime que l'invasion a coûté la vie à quelque 18 000 personnes, principalement des civils libanais.
24 août 1982: une force multinationale de marines américains, de parachutistes français et de soldats italiens débarque à Beyrouth pour aider à l'évacuation de l'Organisation de libération de la Palestine.
30 août 1982: Après une intense médiation menée par les États-Unis, Yasser Arafat et l'Organisation de libération de la Palestine, qui avaient dirigé un État au sein d'un État à Beyrouth-Ouest et au Sud-Liban, évacuent le Liban. Quelque 6 000 combattants de l'OLP se rendent principalement en Tunisie, où ils sont à nouveau dispersés. La plupart finissent en Cisjordanie et à Gaza.
10 septembre 1982: La force multinationale achève son retrait de Beyrouth.
14 septembre 1982: Le chef chrétien phalangiste soutenu par Israël et président élu libanais Bashir Gemayel est assassiné à son siège à Beyrouth-Est.
15 septembre 1982: les troupes israéliennes envahissent Beyrouth-Ouest, la première fois qu'une force israélienne entre dans une capitale arabe.
15-16 septembre 1982: sous la supervision des forces israéliennes, des miliciens chrétiens sont transportés par bus dans les deux camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, apparemment pour «éponger» les combattants palestiniens restants. Entre 2 000 et 3 000 civils palestiniens sont massacrés.
23 septembre 1982: Amin Gemayel, frère de Bashir, prend ses fonctions de président du Liban.
24 septembre 1982: la Force multinationale américano-franco-italienne retourne au Liban en signe de force et de soutien au gouvernement Gemayel. Dans un premier temps, les soldats français et américains jouent un rôle neutre. Progressivement, ils se transforment en défenseurs du régime Gemayel contre les Druzes et les Chiites dans le centre et le sud du Liban.
18 avril 1983: L'ambassade américaine à Beyrouth est attaquée par un attentat-suicide à la bombe, tuant 63 personnes. D'ici là, les États-Unis sont activement engagés dans la guerre civile au Liban aux côtés du gouvernement Gemayel.
17 mai 1983: le Liban et Israël signent un accord de paix négocié par les États-Unis qui prévoit le retrait des troupes israéliennes sous réserve du retrait des troupes syriennes du nord et de l'est du Liban. La Syrie s'oppose à l'accord, qui n'a jamais été ratifié par le Parlement libanais et annulé en 1987.
23 octobre 1983: la caserne des Marines américains près de l'aéroport international de Beyrouth, au sud de la ville, est attaquée par un kamikaze dans un camion, tuant 241 Marines. Quelques instants plus tard, la caserne des parachutistes français est attaquée par un kamikaze, tuant 58 soldats français.
6 février 1984: des milices à majorité musulmane chiite prennent le contrôle de Beyrouth-Ouest.
10 juin 1985: L'armée israélienne finit de se retirer de la majeure partie du Liban, mais maintient une zone d'occupation le long de la frontière israélo-libanaise et l'appelle sa «zone de sécurité». La zone est patrouillée par l'armée du Sud-Liban et des soldats israéliens.
16 juin 1985: des militants du Hezbollah détournent un vol TWA vers Beyrouth, exigeant la libération de prisonniers chiites dans les prisons israéliennes. Des militants assassinent le plongeur de la marine américaine Robert Stethem. Les passagers n'ont été libérés que deux semaines plus tard. Israël, au cours des semaines qui ont suivi la résolution du détournement, a libéré quelque 700 prisonniers, affirmant que la libération n'était pas liée au détournement..
1er juin 1987: le Premier ministre libanais Rashid Karami, un musulman sunnite, est assassiné lorsqu'une bombe explose dans son hélicoptère. Il est remplacé par Selim el Hoss.
22 septembre 1988: La présidence d'Amin Gemayel se termine sans successeur. Le Liban opère sous deux gouvernements rivaux: un gouvernement militaire dirigé par le général renégat Michel Aoun et un gouvernement civil dirigé par Selim el Hoss, un musulman sunnite.
14 mars 1989: le général Michel Aoun déclare une «guerre de libération» contre l'occupation syrienne. La guerre déclenche un round final dévastateur pour la guerre civile libanaise alors que les factions chrétiennes s'affrontent.
22 septembre 1989: La Ligue arabe passe un cessez-le-feu. Les dirigeants libanais et arabes se réunissent à Taif, en Arabie saoudite, sous la direction du leader sunnite libanais Rafik Hariri. L'accord de Taëf jette les bases d'une fin de la guerre en redistribuant le pouvoir au Liban. Les chrétiens perdent leur majorité au Parlement, se contentant d'une scission 50-50, bien que le président doit rester un chrétien maronite, le premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.
22 novembre 1989: le président élu René Muawad, qui aurait été candidat à la réunification, est assassiné. Il est remplacé par Elias Harawi. Le général Emile Lahoud est nommé pour remplacer le général Michel Aoun à la tête de l'armée libanaise.
13 octobre 1990: les forces syriennes reçoivent le feu vert de la France et des États-Unis pour prendre d'assaut le palais présidentiel de Michel Aoun une fois que la Syrie a rejoint la coalition américaine contre Saddam Hussein dans l'opération Desert Shield et Desert Storm.
13 octobre 1990: Michel Aoun se réfugie à l'ambassade de France, puis choisit l'exil à Paris (il devait revenir en tant qu'allié du Hezbollah en 2005). Le 13 octobre 1990 marque la fin officielle de la guerre civile libanaise. Entre 150 000 et 200 000 personnes, pour la plupart des civils, auraient péri pendant la guerre.