La stratification sociale fait référence à la façon dont les gens sont classés et ordonnés dans la société. Dans les pays occidentaux, cette stratification résulte principalement du statut socioéconomique dans lequel une hiérarchie détermine les groupes les plus susceptibles d'accéder aux ressources financières et aux formes de privilèges. En règle générale, les classes supérieures ont le plus accès à ces ressources tandis que les classes inférieures peuvent en obtenir peu ou pas du tout, ce qui les désavantage nettement.
Un examen de la stratification de la richesse aux États-Unis révèle une société profondément inégale dans laquelle les 10% des ménages les plus riches contrôlent 70% des richesses du pays, selon une étude de 2019 publiée par la Réserve fédérale. En 1989, ils ne représentaient que 60%, ce qui indique que les clivages de classe augmentent plutôt qu'ils ne se réduisent. La Réserve fédérale attribue cette tendance aux Américains les plus riches qui acquièrent davantage d'actifs; la crise financière qui a dévasté le marché du logement a également contribué à l'écart de richesse.
Cependant, la stratification sociale n'est pas uniquement basée sur la richesse. Dans certaines sociétés, les affiliations tribales, l'âge ou la caste entraînent une stratification. Dans les groupes et les organisations, la stratification peut prendre la forme d'une répartition du pouvoir et de l'autorité dans les rangs. Pensez aux différentes façons dont le statut est déterminé dans l'armée, les écoles, les clubs, les entreprises et même les groupes d'amis et de pairs.
Quelle que soit la forme qu'elle prend, la stratification sociale peut se manifester par la capacité de prendre des règles, de prendre des décisions et d'établir des notions de bien et de mal. De plus, ce pouvoir peut se manifester comme la capacité de contrôler la distribution des ressources et de déterminer les opportunités, les droits et les obligations des autres.
Les sociologues reconnaissent qu'une variété de facteurs, notamment la classe sociale, la race, le sexe, la sexualité, la nationalité et parfois la religion, influencent la stratification. En tant que tels, ils ont tendance à adopter une approche intersectionnelle pour analyser le phénomène. Cette approche reconnaît que les systèmes d'oppression se recoupent pour façonner la vie des gens et les trier en hiérarchies. Par conséquent, les sociologues considèrent le racisme, le sexisme et l'hétérosexisme comme jouant également un rôle important et troublant dans ces processus..
Dans cette veine, les sociologues reconnaissent que le racisme et le sexisme affectent l'accumulation de richesse et de pouvoir dans la société. La relation entre les systèmes d'oppression et la stratification sociale est clairement établie par les données du recensement américain qui montrent qu'un écart de salaire et de richesse à long terme entre les sexes affecte les femmes depuis des décennies, et bien qu'il se soit un peu rétréci au fil des ans, il continue de prospérer aujourd'hui. Une approche intersectionnelle révèle que les femmes noires et latines, qui gagnent respectivement 61 et 53 cents pour chaque dollar gagné par un homme blanc, sont affectées par l'écart de rémunération entre les sexes de manière plus négative que les femmes blanches, qui gagnent 77 cents sur ce dollar, selon à un rapport de l'Institute for Women's Policy Research.
Les études en sciences sociales montrent que le niveau d'éducation de chacun est positivement corrélé avec le revenu et la richesse. Une enquête auprès de jeunes adultes aux États-Unis a révélé que ceux qui ont au moins un diplôme universitaire sont près de quatre fois plus riches que le jeune moyen. Ils ont également 8,3 fois plus de richesse que ceux qui viennent de terminer leurs études secondaires. Ces résultats montrent que l'éducation joue clairement un rôle dans la stratification sociale, mais la race recoupe également la réussite scolaire aux États-Unis..
Le Pew Research Center a indiqué que l'achèvement des études collégiales est stratifié par origine ethnique. On estime que 63% des Américains d'origine asiatique et 41% des Blancs obtiennent leur diplôme universitaire, contre 22% des Noirs et 15% des Latinos. Ces données révèlent que le racisme systémique façonne l'accès à l'enseignement supérieur, ce qui, à son tour, affecte le revenu et la richesse de chacun. Selon l'Urban Institute, la famille latino-américaine moyenne n'avait que 20,9% de la richesse de la famille blanche moyenne en 2016. Au cours de la même période, la famille noire moyenne n'avait que 15,2% de la richesse de ses homologues blancs. En fin de compte, la richesse, l'éducation et la race se croisent de manière à créer une société stratifiée.