Preuve en rhétorique

En rhétorique, preuve est la partie d'un discours ou d'une composition écrite qui expose les arguments à l'appui d'une thèse. Aussi connu sous le nom confirmation, confirmatio, pistis, et probatio.

En rhétorique classique, les trois modes de preuve rhétorique (ou artistique) sont éthos, pathétique, et logos. Au cœur de la théorie d'Aristote de la preuve logique se trouve le syllogisme rhétorique ou enthymème.

Pour la preuve manuscrite, voir la preuve (édition)

Étymologie

Du latin, "prouver"

Exemples et observations

  • "En rhétorique, un preuve n'est jamais absolu, car la rhétorique concerne la vérité probable et sa communication… Le fait est que nous vivons une grande partie de notre vie dans le domaine des probabilités. Nos décisions importantes, tant au niveau national que professionnel et personnel, sont en fait basées sur des probabilités. Ces décisions relèvent de la rhétorique. "
    - W. B. Horner, La rhétorique dans la tradition classique. St. Martin's Press, 1988
  • "Si nous considérons confirmation ou preuve comme la désignation de la partie où nous nous attelons à l'activité principale de notre discours, ce terme peut être étendu pour couvrir aussi bien la prose explicative que la prose argumentative…
    "En règle générale, en présentant nos propres arguments, nous ne devons pas descendre de nos arguments les plus forts à nos plus faibles ... Nous voulons laisser notre argument le plus fort résonner dans la mémoire de notre auditoire; c'est pourquoi nous le plaçons généralement dans la position finale catégorique."
    - E. Corbett, Rhétorique classique pour l'étudiant moderne. Oxford University Press, 1999

Les preuves chez Aristote Rhétorique
"L'ouverture [d'Aristote Rhétorique] définit la rhétorique comme la «contrepartie de la dialectique», qui cherche non pas à persuader mais à trouver les moyens de persuasion appropriés dans une situation donnée (1.1.1-4 et 1.2.1). Ces moyens se retrouvent dans différents types de preuve ou condamnation (pistis)… Les preuves sont de deux types: inartistiques (n'impliquant pas l'art rhétorique, par exemple dans la rhétorique judiciaire [judiciaire]: lois, témoins, contrats, torture et serments) et artificielles [artistiques] (impliquant l'art de la rhétorique). "
- P. Rollinson, Un guide de la rhétorique classique. Summertown, 1998

Quintilien sur l'arrangement d'un discours

"[En ce qui concerne les divisions que j'ai faites, il ne faut pas comprendre que ce qui doit être livré en premier doit être envisagé en premier; car nous devons considérer, avant tout le reste, de quelle nature la cause est; quelle est la question en elle; ce qui peut en profiter ou le blesser; ensuite, ce qui doit être maintenu ou réfuté; et ensuite, comment l'énoncé des faits doit être fait. Car l'énoncé est préparatoire à preuve, et ne peut être mis à profit, à moins qu'il ne soit d'abord établi ce qu'il doit promettre quant à la preuve. Enfin, il convient de déterminer comment le juge doit être concilié; car, tant que toutes les incidences de la cause ne seront pas établies, nous ne saurons quel genre de sentiment il convient d'exciter chez le juge, qu'il soit enclin à la sévérité ou à la douceur, à la violence ou au laxisme, à l'inflexibilité ou à la miséricorde. "
- Quintilien, Instituts d'oratoire, 95 AD

Preuves intrinsèques et extrinsèques

"Aristote a conseillé les Grecs dans son Traité de rhétorique que les moyens de persuasion doivent inclure à la fois des preuves intrinsèques et extrinsèques.
"Par preuve extrinsèque Aristote signifiait une preuve directe qui n'était pas la création de l'art du locuteur. Les preuves directes pourraient comprendre des lois, des contrats et des serments, ainsi que les dépositions de témoins. Dans les procédures judiciaires de l'époque d'Aristote, ce type de preuve était généralement obtenu à l'avance, enregistré, mis dans des urnes scellées et lu au tribunal..

"Preuve intrinsèque était celle créée par l'art de l'orateur. Aristote a distingué trois types de preuves intrinsèques:

(1) originaire du personnage de l'orateur;

(2) résidant dans l'esprit du public; et

(3) inhérent à la forme et à la phrase du discours lui-même. La rhétorique est une forme de persuasion qui doit être abordée dans ces trois directions et dans cet ordre. "

- Ronald C. White, Le plus grand discours de Lincoln: le deuxième inaugural. Simon et Schuster, 2002