Déforestation au Canada

La déforestation, ou la perte de forêts, progresse à un rythme rapide dans le monde entier. Cette question retient beaucoup l'attention dans les régions tropicales où les forêts tropicales sont converties à l'agriculture, mais de vastes étendues de forêts boréales sont coupées chaque année dans des climats plus froids. Le Canada jouit depuis longtemps d'une excellente réputation en matière de gérance environnementale. Cette réputation est sérieusement remise en question alors que le gouvernement fédéral promeut des politiques agressives sur l'exploitation des combustibles fossiles, abandonne les engagements en matière de changement climatique et muselle les scientifiques fédéraux. À quoi ressemble le bilan récent du Canada sur la déforestation?

Un acteur important dans le paysage forestier mondial

L'utilisation par le Canada de sa forêt est importante en raison de l'importance mondiale de ses terres boisées - 10% des forêts du monde s'y trouvent. La majeure partie est de la forêt boréale, définie par des peuplements de conifères dans les régions subarctiques. Une grande partie de la forêt boréale est loin des routes et cet isolement fait du Canada l'intendant d'une grande partie des forêts primaires ou «vierges» restantes non fragmentées par l'activité humaine. Ces zones sauvages jouent un rôle important en tant qu'habitat faunique et régulateur du climat. Ils produisent de grandes quantités d'oxygène et stockent du carbone, réduisant ainsi le dioxyde de carbone atmosphérique, qui est un gaz à effet de serre clé.

Pertes nettes

Depuis 1975, environ 3,3 millions d'hectares (ou 8,15 millions d'acres) de forêts canadiennes ont été converties à des fins non forestières, ce qui représente environ 1% de la superficie forestière totale. Ces nouveaux usages sont principalement l'agriculture, le pétrole / gaz / mines, mais aussi le développement urbain. De tels changements dans l'utilisation des terres peuvent vraiment être considérés comme une déforestation, car ils entraînent une perte permanente ou au moins très durable du couvert forestier.

Forêts coupées ne signifie pas nécessairement forêt perdue

Aujourd'hui, une quantité beaucoup plus importante de forêts est coupée chaque année dans le cadre de l'industrie des produits forestiers. Ces coupes forestières représentent environ un demi-million d'hectares par an. Les principaux produits issus de la forêt boréale canadienne sont le bois d'œuvre résineux (généralement utilisé dans la construction), le papier et le contreplaqué. La contribution du secteur des produits forestiers au PIB du pays n'est désormais que légèrement supérieure à 1%. Les activités forestières du Canada ne convertissent pas les forêts en pâturages comme dans le bassin de l'Amazone, ou en plantations d'huile de palme comme en Indonésie. Au lieu de cela, les activités forestières sont effectuées dans le cadre de plans de gestion prescrivant des pratiques pour encourager la régénération naturelle ou la replantation directe de nouveaux arbres de semis. Quoi qu'il en soit, les zones de coupure reviendront au couvert forestier, avec seulement une perte temporaire d'habitat ou de capacités de stockage de carbone. Environ 40% des forêts du Canada sont inscrites à l'un des trois principaux programmes de certification forestière, qui nécessitent des pratiques de gestion durable.

Une préoccupation majeure, les forêts primaires

Le fait de savoir que la plupart des forêts coupées au Canada parviennent à repousser n'empêche pas le fait que la forêt primaire continue d'être coupée à un rythme alarmant. Entre 2000 et 2014, le Canada est responsable de la plus grande perte totale, par superficie, de forêt primaire au monde. Cette perte est due à la propagation continue des réseaux routiers, de l'exploitation forestière et des activités minières. Plus de 20% de la perte totale de forêts primaires dans le monde s'est produite au Canada. Ces forêts repousseront, mais pas en tant que forêts secondaires. La faune nécessitant de grandes quantités de terres (par exemple, le caribou des bois et le carcajou) ne reviendra pas, les espèces envahissantes suivront les réseaux routiers, tout comme les chasseurs, les prospecteurs miniers et les promoteurs de résidences secondaires. Peut-être moins concrètement, mais tout aussi important, le caractère unique de la vaste et sauvage forêt boréale sera diminué.

Sources:

ESRI. 2011. Cartographie canadienne de la déforestation et comptabilisation du carbone pour l'accord de Kyoto.
Global Forest Watch. 2014. Le monde a perdu 8% de ses forêts vierges restantes depuis 2000.
Ressources naturelles Canada. 2013. L'état des forêts au Canada. Rapport annuel.